Thé pur et blends
Le thé, comme le vin, a ses récoltes ("flush" ou "crop"), ses crus (les "gardens" ou "jardins"), ses ventes aux enchères, ses millésimes, ses goûteurs (les "tea-tasters"). C’est la boisson la plus bue au monde après l’eau et, ce n’est pas sans rapport, la moins chère. Il s’en consomme environ 15000 tasses à la seconde.
Beaucoup de thés, notamment vendus par des grandes marques de la distribution, sont en fait des "blends" (des mélanges) de différents jardins. Un "blend" peut comporter 25 jardins différents. Ceci s’explique par le fort débit que connaissent ces marques. La production d’un jardin ne saurait satisfaire la demande. Par cette méthode quand un jardin ne peut plus fournir on le remplace par un autre présentant à peu près les mêmes caractéristiques. Comme il ne rentre que peu dans la composition du blend la "ligne organoleptique" n’est que peu dérangée.
Un blend de 25 jardins a l’intérêt d’ un vin constitué de 25 crus. Quant aux dénominations "thé de Ceylan" ou "thé de Darjeeling" elles ont autant de pertinence que "vin de France" ou "vin de Bordeaux"... D’autant plus que des lois libérales de certains pays européens permettent d’appeler un thé d’origine (thé d’Assam, par exemple) un thé constitué seulement d’au moins 51% de cette origine.
Mais, évidemment, cela ne concerne pas les jardins de qualité qui préfèrent vendre leur production pure plus cher.
Toutefois certains blends réalisés par des tea-tasters peuvent donner lieu à d’intéressants et difficiles exercices d’équilibre d’harmonies. Selon les qualités de l’artiste, ces blends pourront être effroyables ou talentueux.